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Entre le SAE et le SIV, la rupture est-elle consommée ?

Jean Bergounioux, Fondateur de Mic Mobility

Le point de vue de Jean Bergounioux,
fondateur de Mic Mobilility Inspiring Concept.

Avec un niveau de raffinement jamais atteint dans le transport public, l’évolution des technologies réintroduit de l’indépendance entre les fonctions de Systèmes d’Aide à l’Exploitation (SAE) et les fonctions de Système d’Information Voyageur (SIV) jusqu’ici reliées. Jean Bergounioux, fondateur de MIC Mobility Inspiring Concept, revient sur les innovations à venir dans le domaine de feu le SAEIV.

 

Comment le SAEIV répond-il aux enjeux actuels de mobilité ?

Depuis 5 ans, sans même introduire les conséquences de la crise sanitaire mais plutôt pour des raisons environnementales, « moins se déplacer » devient le modèle à suivre. Tout le monde cherche à limiter ses déplacements et à les rendre plus efficaces et moins énergivores. Les technologies se mettent au service des usages.

En utilisant les nouvelles technologies, le SAEIV capte et traite les données pour améliorer la connaissance fine sur le déplacement des véhicules de transport collectif et permettre à un opérateur de gérer son réseau de transport de façon optimale. La donnée améliore la qualité de service pour le voyageur, la sécurité et l’environnement de travail des conducteurs pour l’opérateur et la connaissance de la demande de mobilité et l’optimisation des ressources pour la collectivité.

Mais de fait, les fonctions SAE et SIV répondent à des objectifs et à des publics différents. Les fonctions d’aide à l’exploitation et à la régulation (SAE) visent à faciliter la tâche du régulateur et du conducteur. Elles se distinguent des fonctions d’information voyageur (SIV) destinées à optimiser le déplacement du voyageur.

Pour toutes ces raisons et parce qu’elles concernent souvent des périmètres distincts, ces deux fonctions devraient être dissociées. Le SIV, encore le plus souvent du ressort du transporteur, pourrait être confié à un opérateur différent.

 

Comment voyez-vous l’évolution du métier, du côté du SAE ?

Dans des domaines en pleine mutation, je crois à l’avenir des solutions légères. Actuellement, des outils très sophistiqués dans le secteur urbain permettent d’analyser précisément la position d’un véhicule, par exemple de reconstituer les courbes d’approche aux carrefours ou aux arrêts. Mais depuis quelques années, des solutions commencent à émerger dans le transport interurbain à partir de bases techniques plus légères et moins sophistiquées.

Par exemple, il devrait être possible à terme de s’affranchir des capteurs embarqués en utilisant les données du cloud et du big data qui sauront reconstituer les données de géolocalisation et offrir une qualité d’information identique à celle produite par les systèmes embarqués actuels.

Le choix de solutions lourdes posent également un problème pour déployer rapidement et à coût maîtrisé des solutions d’Information Voyageur adaptées sur des réseaux de moyenne importance ou pour gérer la cohérence entre lignes interurbaines et urbaines.

En parallèle des solutions légères, l’alternative consisterait à standardiser les équipements dans les véhicules – sur le modèle du standard ITxPT[1]– et être capable d’intégrer une variété d’applications sur le mode du plug and play. Encore à la croisée des chemins, nous allons sans doute assister à un mix de ces approches.

 

Côté information voyageur (SIV), quelles transformations voyez-vous se dessiner ?

Là aussi, le secteur connaît des évolutions profondes. A l’image des solutions SAE légères, je m’attends à voir apparaître des solutions SIV qui permettraient d’informer les voyageurs y compris en embarqué, sans infrastructures lourdes à bord.

Cela peut se traduire par des solutions de Floating Mobile Data (FMD) : les données issues des réseaux des opérateurs de téléphonie mobile complètent la connaissance de l’opérateur sur le trafic et la fréquentation. Ainsi, à terme, le SIV pourrait se passer d’infrastructures au sol ou embarquées. Par exemple en utilisant les téléphones portables des voyageurs, ou en équipant les afficheurs dans le bus d’antenne wifi, des solutions permettraient d’établir une connexion directe entre le smartphone du conducteur et différentes applications mobiles ou embarquées.

[1] Information Technology for Public Transport

Date : 7 janvier 2022

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